mardi 3 décembre 2013

Projet de loi de pénalisation des clients des prostituées.

Cette loi aggrave ce qui existe déjà : à savoir la pénalisation de l'homme en général, et au contraire, la déresponsabilisation de la femme.
En droit, en général, celui qui fournit un produit interdit, est plus pénalisé que l'utilisateur.
Par exemple, la drogue et le trafic de drogue. L'utilisateur est parfois sanctionné, mais le trafic est encore plus durement combattu, et condamné, avec des conditions dérogatoires au droit commun, pour la garde à vue par exemple. (96h)
La production ou la fabrication illicites de stupéfiants est un crime passible de 20 ans de réclusion criminelle et d’une amende de 7 500 000 €, cette peine pouvant être portée à 30 ans si les faits sont commis en bande organisée (art. 222-35 du Code pénal).
Or la production de services sexuels est tout simplement exonérée.
Notez qu'on a le droit au passage, à l'argument, faux, que la majorité des prostituées seraient contraintes.
Ce qui si, par ailleurs, c'était le cas, serait un constat de délabrement inouï de notre société, dans laquelle des femmes seraient réduites à l'esclavage sexuel, sans qu'aucun des services régaliens de l'Etat ne puisse y mettre un terme, ni l'enrayer.
Il nous semble, au contraire, que l'immense majorité des prostituées le fait volontairement, et nous ne pouvons nous satisfaire d'une simple affirmation contraire, qui n'est soutenue par aucune étude valable.

Ici, des femmes sont impliquées, donc on inverse tout. Celles qui fournissent le produit illicite sont exonérées de toute responsabilité, et peuvent s'enrichir en toute légalité avec le produit illicite, et l'utilisateur est lui sanctionné.
Cela va dans le sens constant et croissant de la dérive de la justice française.
Un autre exemple :Une femme tue son enfant : excuses, la pauvre, déni de grossesse, blabla.., pour aboutir au final, à une déresponsabilisation, et bien souvent, à une relaxe ou un acquittement.

Sachant que, le proxénète, quand il existe, car il n' y en a pas toujours, est justement puni.
Et dans les cas de traites d'êtres humains, bien évidemment, les prostituées pourraient être exonérées de leur responsabilité pénale.Mais seulement dans ce cas.
Si on veut lutter contre la prostitution, il n'y a aucune raison valable de ne pas pénaliser les prostituées, hormis les cas d'esclavage et de traites d'êtres humains.
Ou alors on ne prétend pas vouloir lutter contre la prostitution.


Nous avons entendus des hommes, malheureusement, élus de la république, qui prétendent par la pénalisation des clients, vouloir éradiquer la prostitution.
Un tel degré de bêtise ne peut exister, nous pensons donc qu'il s'agit d'un exemple de parfaite mauvaise foi.
En effet, si on prétend vouloir lutter contre la prostitution, il suffit tout simplement d'interdire celle-ci.
Simple bon sens, malheureusement, comme trop souvent, écarté.
Interdire la prostitution reviendrait à enlever un pouvoir sexuel au service de la domination féminine.
Sans doute pour cela qu'on entend tout, et surtout n'importe quoi, à ce sujet.

1 commentaire:

  1. Un point de vue intéressant mais trop tranché selon moi.
    "Il nous semble, au contraire, que l'immense majorité des prostituées le fait volontairement, et nous ne pouvons nous satisfaire d'une simple affirmation contraire, qui n'est soutenue par aucune étude valable."
    Et vous, vous avez donc une étude valable prouvant que l'immense majorité (donc plus de 60% j'imagine) le fait volontairement ?
    J'ai été consommateur de prostituées et à mon humble échelle (mon cas ne peut bien évidemment pas être généralisé mais il peut apporter un éclairage) voici ce que j'ai constaté :
    - une majorité des prostituées sont étrangères. Dès lors il convient de se poser la question de la volonté de ces femmes qui, selon mon expérience, appartiennent bien souvent à des agences ou réseaux plus ou moins mafieux. Je n'ai pas dit qu'elles sont à proprement parler nécessairement forcées mais on peut se poser la question de leur volonté INITIALE de commencer cette activité.
    - La sphère intime reste une frontière importante chez les femmes comme chez les hommes. Vendre son corps, se faire pénétrer contre de l'argent n'est pas anodin, quand bien même on se fait rémunérer pour cela. En fonction de la façon dont cela est vécu cela peut être traumatisant ou non, dévalorisant ou non.
    - Oui des femmes le font volontairement et ne s'en sortent pas trop mal d'un point de vue psychique à première vue. Reste que cette pratique reste mal vue par la société (à tort ou à raison, là n'est pas la question) et que les prostituées se marginalisent de fait. Donc même lorsque cela n'est pas trop mal vécu psychiquement par la personne cela reste une tare aux yeux de beaucoup de personnes.
    - J'ai lu un article faisant référence à une étude américaine (désolé je n'ai plus la source donc je ne peux pas prouver ce que je dit, il faudra me croire) qui avait démontré que statistiquement une majorité de prostituées auraient été abusées dans leur enfance et que de là pouvait venir une dépréciation de la valeur de leur corps, la disparition de la barrière de la sphère intime et paradoxalement des comportements à risques tels que la prostitution, qui entretient alors le problème psychique. Personnellement je ne sais pas si c'est la majorité des prostituées mais reste que parmi celles que j'ai fréquentées il s'en est trouvé une qui, ayant confiance en moi, m'a parlé de son beau-père qui avait usé de son ascendant sur elle pour obtenir des rapports sexuels alors qu'elle avait 16 ans.
    Reste la question de la pénalisation : je suis partagé entre d'une part une exploitation et une souffrance réelle d'une bonne partie des prostituées qui le vivent mal (qu'elle soient 'volontaires' ou non) et la souffrance lié à la misère sexuelle d'un grand nombre d'hommes qui ne voient les prostituées qu'un pis-aller à leur détresse.
    Un peu de nuance ne fait pas de mal...

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